Russie, isolée sur la scène internationale ? 238p

Russie, isolée sur la scène internationale ?
«Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort (…). Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes».
La déclaration de l’ancien président tchèque Milos Zeman, faite quelques heures seulement après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022, met en lumière deux questions clés qui ont marqué les premiers mois du conflit dans l’espace public occidental : d’une part, la nature irrationnelle de l’offensive russe, et d’autre part, la stratégie d’isolement diplomatique proposée en réponse à cette agression. Ce qui est particulièrement intéressant dans cette déclaration, c’est le lien sous-jacent entre ces deux affirmations, qui sont intrinsèquement connectées.
Milos Zeman semble suggérer que la « folie » de l’agression russe justifie une réponse par l’isolement. Cette rhétorique repose sur l’idée que le comportement irrationnel, ici au niveau étatique, nécessite une réponse d’isolement pour préserver l’ordre international. Dans la pensée de Hobbes, telle que l’a analysée Dominique Weber1, le « fou » en politique incarne une incapacité à évaluer les conséquences à long terme de ses actions. Selon Hobbes, un individu qui se laisse guider par des impulsions irrationnelles, sans tenir compte des effets futurs, devient un agent de désordre et de sédition, menaçant la stabilité de l’État et la cohésion sociale.
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À propos de l'auteur
Eurasia Peace
Biographie non renseignée